C’est en 1953 que le Gemological Institute of America (GIA) institua les 4C, sa nomenclature adoptée par l’ensemble de la profession, dans le monde entier. Les évaluations quasi scientifiques et la réputation du GIA (institution à but non lucratif) brillent toujours par leur rigueur et leur sérieux. Pendant des siècles, la valeur des diamants était estimée simplement par leurs poids et un examen à l’œil nu. Ce sont les professionnels, joailliers et diamantaires qui ont fini par exprimer le besoin de normes universelles. On a donc eu recours au milieu des années 50, aux laboratoires spécialisés, équipés de matériels techniques de mesure. Cette précision millimétrée est-elle à privilégier pour choisir son diamant, au détriment d’une attirance inexplicable, mais essentielle ?

Le rapport d'un diamant

Carte d’identité du diamant, le rapport est un document qui indique très précisément les caractéristiques d’un diamant. Ces critères objectifs de qualité sont obtenus par un matériel d'observation sophistiqué selon la classification établie par le GIA valable pour tous. Elle est constituée de donnée (masse : Carat) et d’échelles (couleur : Colour, pureté : Clarity, et taille : Cut) : 

- de couleurs D à Z qualifiant les diamants presqu’incolores entre D (Blanc exceptionnel) et Z (teinté)
- de pureté qualifiée de IF (Internally Flawless ou Pur à la Loupe) à I (Included ou « Piqué »)
- des normes de taille variant de excellente (excellent) à médiocre (poor)
- de la masse exprimée en carat  (1 ct = 0,2 g)

La pesée s'effectue sur une balance de précision à carats électronique et est exprimée au centième de carat. Les dimensions sont mesurées à l’aide d’instruments de précision au centième de millimètre. La pureté est examinée à la binoculaire et le grade final est attribué à la loupe de grossissement x10. La couleur d’une pierre est analysée en la comparant à des pierres étalons sous une lumière normée (lumière du jour, D65). La couleur et la pureté sont toujours observées par plusieurs gemmologues. La luminescence sous un rayonnement ultraviolet de longue longueur d’onde (365 nm) d’un diamant est gradée par rapport à des pierres étalons. 

Les rapports d’analyse de diamant doivent comporter : 

- La forme et le style de la taille 
- Les dimensions en mm
- La masse en carat
- Le grade de couleur
- Le grade de pureté
- Le grade de taille
- La symétrie et le poli
- Le grade de luminescence
- Le schéma des proportions 
- Le schéma de pureté
- Des informations sur le rapport : date et lieu d’émission du rapport, numéro du rapport
- Les autres informations : commentaires, inscription laser 

Le rapport d’analyse servant à l’estimation de la valeur d’un diamant, il est préférable de le faire examiner par un laboratoire dont les compétences sont reconnues par l’ensemble de la profession. Il faut également avoir à l’esprit qu’un même diamant peut voir sa valeur légèrement varier en fonction du laboratoire et de son exigence de notation. 

Des hologrammes, des textures particulières ou des micro-textes sont parfois intégrés pour éviter les contrefaçons et sécuriser le document. 

Les principaux laboratoires 

Face à l'augmentation de la demande de diamants certifiés, les bureaux d'expertise se sont multipliés, il convient donc d’être prudent dans le choix du laboratoire et d’éviter les certificats de complaisance. Parmi les principaux laboratoires d’analyse de diamant reconnus au niveau mondial, réputés pour leurs champs d’expertise et objectivité : le Gemological Institute of America (GIA), le Laboratoire Français de Gemmologie (LFG), l’International Gemological Institute (IGI), et le Diamond High Council (Hoge Raad voor Diamant ou HRD). Les analyses de ces laboratoires garantissent l’intégrité de la pierre précieuse. 

Le GIA est le centre de gemmologie le plus important au monde, dans le secteur du diamant ainsi que des pierres de couleur et des perles. Il fut créé en 1931 par Robert M Shipley à Los Angeles. Dans les années 1950, le GIA créa la notion des 4C (Taille, Clarté, Couleur et Carat) et le International Diamond Grading System, les normes pour évaluer les diamants à ce jour. Le GIA propose aussi de graver le numéro du certificat -une inscription microscopique au laser-, sur le rondiste du diamant. 

Le LFG est le plus ancien laboratoire de gemmologie au monde, il fut fondé en 1929 par la Chambre syndicale du diamant. Il est basé à Paris dans le 2ème arrondissement. Il est équipé d’instruments de haute technologie et peut aussi graver les diamants sur le rondiste.  

L’IGI est un des plus grands laboratoires indépendants de gemmologie au monde. Il fut créé en 1975 et son siège social se trouve à Anvers en Belgique. L’IGI a inventé le Laserscribe System Mark qui consiste à graver les diamants au laser et a aussi développé le spectromètre de photoluminescence afin de détecter les diamants traités par le procédé de haute pression-haute température (HPHT). 

Le HRD Diamond Grading Lab est une organisation à but non lucratif travaillant pour l’industrie et le commerce du diamant en Belgique. Cette organisation a commencé à délivrer des rapports d'analyse concernant les diamants en 1976. Le HRD est très réputé en Europe mais demeure moins connu aux Etats-Unis. 

A quoi sert un rapport ? 

Le premier rapport délivré par le GIA date de 1953. L’arrivée des autres acteurs de référence dans les années 70 a fondamentalement changé les habitudes et les mentalités de l’industrie du diamant. Règles et lois sont venues clarifier et assainir les conditions d’échanges diamantaires. Le rapport constitue : 

- Un achat avec une garantie, le rapport établissant la valeur d’un diamant par ses caractéristiques.
- Une évaluation précise du diamant pour une vente, revente ou en cas de sinistre.
- Une identification en cas de vol ou de simple mise en réparation d’un bijou
- Un outil d’orientation pour le joaillier : un diamant parfaitement incolore deviendra sans doute un solitaire, un serti clos viendra masquer les petites imperfections périphériques... 

Il faut noter que l’importance d’un rapport est liée à la question de rareté. Plus la pureté, la qualité de la couleur et la taille augmente, plus la pierre est rare et a donc de la valeur. Le rapport permet de rendre compte de cette rareté et de cette valeur. Dans le cas des diamants de couleur par exemple qui ont leur propre échelle de grade, le rapport d’analyse joue un rôle primordial et le passage d’une nuance de couleur à l’autre peut avoir des conséquences importantes sur la valeur de la pierre.

Le rapport est avant tout un outil d’information apportant plus de transparence et de confiance. Nul besoin d’être expert, il s’agit de lire le rapport d’identification délivré par le laboratoire. Dans le choix d’un diamant, l’œil, l’attrait irraisonné sont des facteurs déterminants. Cette magie envoûtante n’est-elle pas toute aussi précieuse, d’autant qu’elle est éternelle ?