Depuis leur découverte en Inde, il y a plus de 3000 ans, les diamants naturels, pierres précieuses et rares, formées il y a plus de 3, 3 milliards d’années, exercent une magie universelle sur tous les peuples à toutes les époques. Cette passion remarquable, intemporelle fait aujourd’hui vivre une industrie de plus de 10 millions de personnes et a développé une économie dans des régions autrefois très pauvres dans le monde. Très récemment, en 2015 environ, les diamants de synthèse sont apparus sur le marché ; des substituts fabriqués en laboratoire dont la même composition chimique, une forme pure de carbone, a pu prêter à confusion. Afin de dissiper toute polémique qui n’a lieu d’être, il est important de rappeler leurs origines, facteurs déterminants qui influencent leurs valeurs et leurs responsabilités environnementales et sociales.

Origines, formations et natures 

Les diamants, Un miracle de la nature

 

La plupart des diamants ont cristallisé il y a plus de 3 milliards d’années, bien avant les premiers signes de vie sur notre planète. Leur processus de formation qui a duré quelques millions d’années, s’est produit à une profondeur de 150 à 250 km dans le manteau terrestre. Il s’agit de La conjonction improbable de très hautes températures et de pressions, des conditions exceptionnelles que la Terre n’a plus reproduit depuis 900 millions d’années. Seule une toute petite quantité de diamants ont été expulsés à la surface grâce aux éruptions volcaniques et moins de 0,1% feront plus d’un carat une fois taillés.

 

Les diamants de synthèse, une création humaine

 

C’est en 1797 que l’on découvre la composition chimique du diamant naturel, une forme pure de carbone. Cette révélation stimule alors les recherches d’alchimistes excentriques et de chercheurs  en quête de reconnaissance : reproduire cette merveille de la nature. En 1971, le premier diamant de synthèse de qualité gemme est développé par la General Electric dans un laboratoire. Grâce aux technologies, les méthodes se sont affinées et il est désormais possible de produire industriellement en deux à trois semaines des diamants de synthèse, selon deux procédés différents: la méthode haute pression et haute température (HPHT) ou le dépôt chimique en phase vapeur (CVD). 

 

 

Proches mais différents

 

Pourvus des mêmes propriétés physiques et chimiques que les pierres naturelles, les diamants de synthèse ne peuvent être identifiés à l’œil nu. En revanche, des instruments professionnels permettent de les distinguer par l’observation de marques de croissance caractérisant leur origine, un processus  industriel  contrôlé . Les inclusions - uniques à chaque diamant naturel comme le sont nos empreintes digitales -, sont d’infimes cavités dans lesquelles sont emprisonnés d’authentiques échantillons du manteau terrestre. Elles témoignent du parcours accompli par chaque pierre depuis les profondeurs et constituent de passionnants sujets d’études pour les géologues.

Valeurs intrinsèque versus relative

Les diamants, uniques et rares

 

Chaque diamant naturel est singulier et ne ressemble à un aucun autre. Ce sont des pierres précieuses et rares qui ont une valeur de revente parfois inestimable, tant elles sont irremplaçables par leur histoire et leurs caractéristiques physiques. 

Après un pic en 2007, leur production régresse désormais de plus de 20% d’ici 15 ans. Les pipes kimberlitiques diamantifères rentables se raréfient et sont situées dans des zones peu exploitables. Les diamants actuels proviennent en fait, de kimberlites extraites il y a plus de 20 ans. Et comme toute source de matière naturelle, les mines de diamants s’épuisent. Les gros diamants sont d’ailleurs très rares. De manière simple, la production annuelle de diamants de 5 carats tient dans une balle de tennis, celle de diamants de deux carats équivaut au volume d’un ballon de football,  alors que les diamants d’un carat peuvent être contenus dans deux paniers de basket. 

 

Les diamants de synthèse, reproductibles 

 

Comme tout produit industriel, les diamant de synthèse ont vu leurs coûts de production baisser rapidement grâce aux innovations technologiques et à l’économie d’échelle. Commercialisées en 2016 à un prix proche des pierres naturelles – 80%-, les pierres de synthèse ont vu leurs prix baisser vertigineusement. En juin 2018, on estimait leur prix à 15% de celui des diamants naturels. De fait, leur catégorie s’apparente davantage à parmi celle des accessoires, qu’à celle de la joaillerie.

Responsabilités environnementales et sociales

Il serait difficile de nier que le paysage d’un terrain exploité par une société minière n’est pas modifié. Néanmoins l’exploitation des mines de diamants est extrêmement encadrée par des cahiers des charges et des règles stricts, signés avec les gouvernements et les communautés locales. En amont de chaque projet, les grandes entreprises minières réalisent des études préalables destinées à rendre les lieux dans leur état originel, et soumises pour approbation par les autorités locales. Des projets « zéro émission » sont en cours de développement et doivent aboutir dans les prochaines années.

Par ailleurs, l’activité minière est plutôt “verticale” puisqu’une pipe kimberlitique occupe un espace restreint. L’exploitation peut atteindre des profondeurs de mille mètres sous terre mais n’emploie pas de produits chimiques. 

L’empreinte carbone du diamant synthétique serait similaire voire supérieure à celle du diamant naturel. Certains producteurs parlent de l’emploi d’énergies renouvelables mais en réalité, la production de diamants synthétiques requiert beaucoup d’électricité, provenant généralement d’énergies fossiles, particulièrement dans la méthode par dépôt chimique en phase vapeur (CVD), la plus répandue aujourd’hui.

 

Responsabilité sociale

 

Alors que l’industrie du diamant de synthèse a un impact social limité en raison de son organisation, l’industrie du diamant naturel a été un moteur dans le développement de nombreuses régions, souvent parmi les plus pauvres du monde notamment en Afrique Australe et en Inde. Aujourd’hui plus de 10 millions de personnes dans le monde vivent directement ou indirectement de l’industrie du diamant. Celle-ci est devenue une véritable ressource pour le développement des infrastructures, de l’éducation et de la santé. 

Ces quelques informations suffisent à distinguer deux pierres qui n’ont rien de comparable si ce n’est leur composition chimique. L’une est le fruit de phénomènes terrestres extraordinaires, la matière naturelle rare et le bien le plus ancien et le plus précieux que la Terre nous permette de posséder. L’autre malgré ses beaux atours est un produit industriel.